C’était un de ces soirs de printemps où le thermomètre hésite entre deux saisons. Un message codé, anodin sur le board, « Qui sort ses poils ce week ? », et soudain l’aventure, la vraie ! Sur ordre de M’, la D team est convoquée (M’, M, L, JP). Sa mission ? Repérer les dernières bandes blanches et sauver ce trésor convoité. La cible ayant été repérée au Passage de Rosoire (3479 m) par l’agent Ski Tour, tout s’enchaîne très vite. Préparatifs au poil des 4 commandos, vérification de la taille réglementaire de leur pilosité, puis transport par véhicule banalisé sous régulateur de vitesse afin d’atteindre la zone des opérations (Pralognan, parking aux Ruelles, 1750 m). Briefing de M’ : « d’ici, pas de contact visuel avec la cible. D’après l’agent Ski Tour, elle s’est retranchée à 2300 m. Mais impossible d’effectuer un portage par hélicoptère, car l’effet de surprise est primordial ; la cible pourrait se replier plus haut. » La D team en a vu d’autres. Elle commence par une randonnée skis sur les dos (1H30). Mais l’agent Ski Tour avait vu juste : les premières traces apparaissent à 2300 m. Vite ! Les skis sont mis aux pieds et la D team attaque pleine pente une moraine vers la crête de l’Argentine. La montée se fait sous régulateur de vitesse. M’ et L ont prévenu : si le passage est atteint trop tôt, il ne s’ouvrira pas sur la poudre décaillée. Entre replats et pentes à 40°, photos pour J restée au QG, le Passage du Rosoire est atteint après 4H55 et 1800 m D+. Pourtant M’ avait estimé D+ à 1650 m. Sans doute un effet corollaire du nuage nippon sur la croûte terrestre. Mais le timing est parfait ; le passage s’ouvre sur le blanc décaillé. La D team redescend par un mouvement tournant autour de la crête de l’Argentine pour prendre tout ce qu’elle peut et réduire le portage. Après 6H50 et 18 km, retour au véhicule de transport et débriefing autour d’une mousse. Fin de mission. Encore un succès pour la D team et son leader M’.
Les preuves en images
(Jean-Philippe H création le 23-04-2011)
