Un ursidé, aux larges pattes cheminait.

A la croix du Léat, séant il se rendait .

Seul dans la vierge blancheur, loin de son prochain .

Chemin faisant, il rencontra un kangourou

Eh, grosse patte ronde, crie le marsupial

Quelle est donc cette empreinte si peu sculpturale

Que la neige elle même en conçoit grand courroux ?

Vois la ligne délicate de mon patin,

Mon tarse délicat, finement spatulé

Porté par la neige, je glisse en beauté

Ma trace gracile n’évoque aucun chagrin .

Dans le tréfonds de ton empreinte tu t’enlise

Ton pas, en lourdeur et  disgrâce rivalise

Pour le flocon, tu n’as point de délicatesse .

L’ursidé, confus et blessé d’un tel procès

Au marsupial, en ces termes lui rétorqua :

Tu dis que ma patte est lourde et bien engoncée

Libre de bas en haut, je me meus sans gros tracas

Du sens de mes poils et de leur adhérence

Point de soucis à en tenir bonne intendance

Des pentes aimables je me ris en tout sens

Sans rien modifier de ma pédestre apparence

Dans mon large sillon, je vais paisiblement

Rien ainsi qui ne vienne entraver mon chemin

Je savoure la modestie de l’équipement

Entendant ces mots, le kangourou dit alors :

Tes pattes rondes te donnent donc du plaisir

Et moi qui n’y voyait que dépit et soupirs !

Cheminons ensemble, à deux nous seront plus forts

Ainsi donc, le leste et finement spatulé

Avec le contemplatif plantigrade

Nourrirent une amitié fortement scellée,

Différents, ils l’étaient, mais à jamais camarades 

Ces alexandrins (si, si, vous pouvez compter) à trois francs et six sous, tout cela pour vous dire :

• Que c’était le dimanche 20 décembre 2009, qui faisait froid et que la neige était blanche
• Que j’étais tout seul et à raquettes
• Que en haut c’était superbe
• Que en descendant j’ai rencontré Daniel et Geneviève
• Que j’ai complètement inventé cette histoire, y’a jamais eu de kangourous en Belledonne , pour les ours, par contre … .
• Que voilà, j’ai tout dit et que je vais m’arrêter car je suis en bas de la feuille
• Ah ! Si, que je remercie ceux qui ont eu le courage de lire jusque là .

(Hervé création le 06-01-2010)